George SAND et le COUDRAY

Extraits de La Correspondance de G. Sand de Georges Lubin.

" ... Ce que c'est pour nous que le jardin du Coudray. C'est comme qui dirait le point de concours où nos deux planètes sont venues se rencontrer pour faire le voyage de la vie en commun ... "

( lettre de G. Sand à Emile Regnault, entre le 10 et le 15 mai 1831, Corr. G.S., t. I, p. 864)

 


" ... Où est-elle (la liberté) ? Je ne sais, peut-être dans la lune. Peut-être dans cette belle large étoile que nous regardions du perron du Coudray, un soir de l'an passé ...

Vous serez étonné peut-être de trouver un G. au lieu d'un J. accolé au nom de Sand sur la couverture de mon livre. Si vous tenez à en savoir la cause la voici. Georges Sand c'est moi, Jules Sand c'est mon frère ... "

(lettre de G. Sand à Ch. Duvernet, 21 mai 1832, Corr. G.S., t. II, p. 89)


" ... J'ai laissé sur la table à manger du Coudray, un petit couteau espagnol qui vaut bien deux sous, mais auquel je tiens beaucoup. Je te recommande de me le retrouver et de me le garder ...

Mille fois merci de tes chevaux, voitures, etc ..."

S'agit-il du petit poignard que George Sand portait à la ceinture au cours du dîner organisé, en juin 1833, par Buloz, Directeur des Deux Mondes, poignard qui surprit tant Musset qui rencontrait G. Sand pour la première fois ?

(lettre de G. Sand à Ch. Duvernet, 28 (?) août 1836, Corr. G.S., t. III, p. 544)


" ... Vous viendrez dîner à Nohant, et de là, nous irons faire un tour au Coudray."

(lettre de G. Sand à Ch. Duvernet, juin 1842, Corr. G.S., t. V, p. 712)


" Chère Eugénie, si tu ne te sers pas de ta selle de femme, peux-tu la prêter à Solange ?  ... Je pense que ta selle est au Coudray. Je l'enverrai prendre, si cela ne te gêne en rien."

(lettre de G. Sand à Eugénie Duvernet, juin 1842, Corr. G.S., t. V, p. 713)


"Chopin me mande que tu peux envoyer ton piano dès qu'il te plaira. Comme je ne sais ce qui est convenu entre vous, je fais ma commission, c'est à toi de comprendre."

(lettre de G. Sand à Ch. Duvernet, 8 novembre 1843, Corr. G.S., t. VI, p. 269)


" Mes enfants iront toujours dîner avec toi. Chopin te demande la permission de rester pour me tenir compagnie, car, ne pouvant m'occuper, je m'ennuie à devenir folle, quand je suis malade."

(lettre de G. Sand à Eugénie Duvernet, 7 juillet 1846, Corr. G.S., t. VII, p. 411)


" C'est le chagrin de votre départ qui monte la tête à Augustine, je le comprends. Cela est dur. Vous avez été si bons pour elle, et elle aime si tendrement ta femme que je la plains, ma pauvre fillette."

(lettre de G. Sand à Ch. Duvernet, 1er avril 1849, Corr. G.S., t.  , p.   )


" Je voudrais bien aller saluer ton Coudray, mais j'ai tant de lettres à écrire et de choses à faire, que je ne sais pas si j'aurai une matinée à moi."

(lettre de G. Sand à Ch. Duvernet, 24 avril 1849, Corr. G.S., t.  , p.  )


" ... le petit Sylvain n'étant plus chez moi, il ne m'est pas commode d'envoyer Jean au Coudray, car c'est un domestique dont je ne peux guère me passer."

(lettre de G. Sand à Eugénie Duvernet, début avril 1850, Corr. G.S., t.  , P.  )


" ... je vous attends tous jeudi pour la représentation. Je pense que vous retournerez le soir car mes domestiques sont éreintés de faire et de défaire des lits et des chambres ..."

(lettre de G. Sand à Ch. Duvernet, 16 octobre 1850, Corr. G.S., t.  , p.  )


" Rien de nouveau à Nohant, ma mignonne, si ce n'est que notre bon Müller n'y est plus. Mais il n'est pas loin, il est au Coudray, à une heure d'ici, chez mes bons amis les Duvernet, où il fait l'éducation des enfants."

(lettre de G. Sand à Pauline Viardot, 18 novembre 1850, Corr. G. Sand, t.  , p.  )


" Chère amie, seras-tu chez toi ce soir, sur les 8 h. J'irais t'embrasser et donner des coups de poing à ta fièvre."

(lettre de G. Sand à Eugénie Duvernet, vers le 18 juin 1851, Corr. G.S., t.  , p.  )


"... La troupe se compose de Maurice et moi, de Manceau et Lambert, de Duvernet et sa femme, d'un bon enfant fort laid que vous ne connaissez pas et du menuisier de la maison qui est le machiniste, le souffleur et l'utilité ..."

(lettre de G. Sand à Pauline Viardot, 16 octobre 1851, Corr. G.S., t.  , p. 496)


"... Je suis dans l'embarras et dans l'inquiétude pour un billet de 6 000 f. ... Donc le plus sûr, c'est que tu me fasses renouveler le billet de ton beau-père en payant l'intérêt ...

Voulez-vous donner l'hospitalité à mon pauvre Marquis*."

*. Le petit chien havanais dont on avait fait cadeau à G. S. en 1846, et qui pense-t-on, aurait pu inspirer à Chopin, la valse du petit chien.  Ce pauvre Marquis qui était parti au Coudray "pour un certain temps" y finit ses jours le 5 novembre 1852.

(lettre de G. Sand à Ch. Duvernet, 22 janvier 1852, Corr. G.S., t.  ,, p. 666)


" Chère amie, pardonne-moi de t'ennuyer, tu m'as fait parvenir un superbe cachemire et un chapeau avec de l'or dessus. Ce n'est pas ce qu'il me faut pour une visite surtout à un préfet de campagne ...

Je t'enverrai au Coudray ton chapeau et tes autres habits.

Pardon encore, je te bige, ma grosse mignonne."

(lettre de G. Sand à Eugénie Duvernet, 14 décembre 1852, Corr., t.  , p. 502)


" ... Quand à la somme, ne pouvant te la fournir en ce moment, je t'engage à la demander à Mr Duvernet et je t'autorise à lui dire que je te servirai de caution près de lui."

(lettre de G. Sand à Ursule Jos, 4 septembre 1853, Corr. G.R.


C'est le théâtre qui rapprocha Nohant et le Coudray. Nohant avait sa troupe. Le Coudray avait la sienne, et la collaboration était permanente. Un exemple :

" La troupe du Coudray joue demain jeudi*, celle de Nohant samedi**, et les deux troupes réunies mardi*** de la semaine prochaine "

* - Monsieur et Madame Pitou, pièce de Duvernet

**- Le Coeur sensible, deux actes de G. Sand

***- Le vacher de la couronne, folie en deux tableaux de G. Sand

(lettre de G. Sand à Angèle Périgois, 15 octobre 1856, Corr. G.S., t. XIV, p. 70)